VEDAN

Le trépassé

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Lore

La population de Ranhorn était décimée. Au coucher du soleil, ceux qui avaient la chance de pouvoir se réfugier derrière une porte solide rentraient prestement dans leur maison, puis tiraient tous les verrous dont ils disposaient. Ils barricadaient leurs fenêtres et se blottissaient les uns contre les autres devant leur cheminée, aux aguets des bruits de l’extérieur. Pour ceux qui ne disposaient pas du confort d’un âtre et d’une maison, la nuit était bien sombre. La pleine lune affolait les clochards, qui trouvaient refuge dans un recoin ou derrière un tonneau, se contentant de la faible protection qu’ils offraient. Un brouillard de défiance et de maladie était tombé sur la cité. Les citadins faisaient fuir les vagabonds en quête d’un abri en leur opposant des refus sans appel. Les mendiants et les voyageurs trop pauvres pour s’offrir une nuit à I’auberge étaient retrouvés quelques jours plus tard, dans un terrain vague ou une ruelle, cadavres exsangues à la peau parcheminée.

Le comte Vedan était la dernière personne que l’on aurait soupçonnée pour ces meurtres. Ce noble privilégié, aux richesses inouïes ne pouvait décemment avoir de mobile. Il n’avait jamais manqué de rien, vivant dans un luxe que l’homme de la rue ne pouvait imaginer. Il y avait cependant une chose qui ne s’achetait pas. Il était très conscient de la présence d’une grande niveleuse, qui n’avait cure de ses richesses ni de la pauvreté de ses concitoyens. L’idée même que la mort puisse un jour venir le chercher lui était insultante, et il se plongea dans la magie noire avec exaltation, cherchant à échapper à l’inévitable.

À force de temps, d’efforts, de menaces et d’argent, il accumula une petite bibliothèque d’ ouvrages interdits. Son étagère de tomes poussiéreux et de parchemins tachés de sang contenait des connaissances si viles que si l’on avait su qu’il possédait de tels livres, il aurait grillé sur un bûcher, sans égard pour son statut ni pour son influence. Ce fut après avoir engrangé tout ce savoir qu’il rencontra les deux orphelines. Son intuition lui dit qu’elles lui seraient utiles… et il faisait toujours confiance à son intuition.

Les deux fillettes se nommaient Silvina et Isabella ; il les ramena à son manoir. Après avoir gagné leur confiance à force de sourires, de cadeaux et de repas chauds, il les amena dans la bibliothèque. Il leur demanda de sortir les vieux volumes et de les lire à voix haute. C’ est à ce moment-là que son sourire se teinta de malveillance et de folie. Il écouta intensément la plus petite marmonner les anciens mots aussi facilement que si elle les avait déjà lus des centaines de fois. La pièce s’assombrit, la flamme des bougies vacilla et des chuchotements éthérés entourèrent le trio.

Cette petite avait un don qu’il pourrait utiliser. Sous la houlette de Vedan, Isabella développa le rituel qui allait permettre au comte de vivre aussi longtemps qu’il y aurait d’ innocentes sources de nourriture. Le sang des citadins allait alimenter une forme de vie supérieure.

La plus grande des fillettes s’acquitterait de missions plus brutales. Il était facile de voir qu’elle était forte et insensible. Avec une lame et un peu d’entraînement, elle pourrait accomplir de grandes choses. L’immense manoir que Vedan occupait commença à prendre cet air commun aux demeures vides : on n’y voyait plus les signes intangibles qui signalent la vie. Lorsque quelques voisins s’ enhardirent enfin à l’intérieur, la propriété avait été abandonnée depuis longtemps. Ses seuls habitants sont désormais les milliers de chauves-souris qui s’abattent parfois en nuée sur Ranhorn au crépuscule et qui sont immanquablement le signe d’une disparition à venir.

« La mort, c’est pour les pauvres. »